Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 19:11

tumblr lmsy6sHD2c1qb6t6wo1 400Suite à une agression que j'ai subi lors de mon arrivée à Marseille en 2010, je me suis rendu aujourd'hui à une expertise psychologique. Je dois dire que je ne supporte plus les psys, qu'ils soient psychiatres ou psychothérapeutes ; cette manière qu'ils ont de nous imposer la parole. J'avoue qu'ils ne sont pas tous comme ça. Pour être franc, dans ma vie je n'ai rencontré que deux praticiens qui méritaient bien leur titre. Deux sur six, psychiatres et psychothérapeutes confondus. 


Avant mon coming-out, j'avais vu un psychologue et une psychothérapeute, mes parents ne comprenant pas pourquoi j'étais si triste chaque jour. Ces deux personnes ont passé les séances le nez dans leurs papiers et ont finis par dire que je n'avais pas besoins de suivis. Si seulement ils m'avaient écouté... Ils ne faisaient que noter mes moindres mots. Pour un peu, je me serais cru dans un commissariat lors d'un dépôt de plainte.
  Après mon affirmation j'ai eu un premier rendez-vous avec un psychothérapeute digne de ce nom, ainsi qu'une psychiatre. Je rencontrais mon psychothérapeute à Montpellier, non loin de la Place de la Comédie. J'étais plein d'appréhension, cependant il sut me mettre à l'aise. Il le fit grâce à une simple question : "Comment veux-tu que je t'appelle ?". C'était la première fois qu'on me demandait mon avis. Ce fut avec plaisir que je lui dis mon prénom. Jamais il n'en utilisa un autre. Durant toute ma thérapie il m'a permis d'avancer et de m'affirmer.
   Concernant ma première psychiatre, elle m'accueillie dans une de ces grandes maisons anciennes. Je ne pourrais vous en dire plus sur cette bâtisse, je ne m'y connais pas en ce qui concerne les constructions et leur époque. Je peux simplement vous dire que c'était déjà beaucoup moins ... humble... Durant la séance je racontai une deuxième fois ce qui m'avait conduit ici. Elle me fit miroiter l'attestation qui me permettrait de commencer une transition médicale. Elle me la fit miroiter durant environs 6 séances. M'étant rendu compte que ce n'était que des mots et qu'elle se faisait simplement de l'argent à répéter les mêmes choses séance après séance, je partis. 

   Le second psychiatre que je rencontrais m'avait été conseillé par une amie. Chose pratique, il était dans ma ville. Il exerçait dans un hôpital psychiatrique. C'était un homme grand à la mine sévère, les cheveux coiffés en brosse. Ma mère me suivit à l'intérieur de la salle de consultation et tout comme moi, elle ne regretta pas le voyage... Je commençais à m'expliquer pour la troisième fois. Quand il me répondit, je fus sous le choc de l'entendre prononcer mon prénom féminin. Je lui dis de s'arrêter mais il continua avec ses « mademoiselle ». Pour finir, il me proposa de voir une psychologue et de prendre un traitement à base d'anxiolytiques et d'antidépresseurs. A ce moment là les psychiatres, à mes yeux, n'étaient que des distributeurs de médicaments. Cet homme si odieux voulait simplement être tranquille, quitte à mettre la santé des gens en périls. Après tout, je n'avais que seize ans. Déçus encore une fois, je partis. 
    Pars la suite je vis un autre psychiatre qui me dit avant de commencer qu'il ne cautionnait pas ce genre de parcourt et qu'il n'était pas sur de m'accorder quoi que ce soit. La séance s'arrêta là. 
    Le dernier que je vis fut le bon. Il exerçait sur Paris. Durant le trajet en train je préparais mon discours. J'avais déjà comprit le fonctionnement de la plupart des praticiens. Celui-ci me surprit pourtant. Il m'avait été conseillé par un psychologue lui-même transsexuel. J'arrivais la peur au ventre. Alors que je commençais à m'expliquer, il m'arrêta. J'étais sur la défensive, j'étais prêt à me battre encore une fois pour faire valoir celui que j'étais et il l'avait remarqué. Il me dit alors que je n'avais pas à être comme ça, qu'il me croyait et qu'il me suivrait. J'obtins la fameuse attestation avec soulagement. Néanmoins, je m'en rendis compte assez vite, je n'avais pas finis de me justifier ... 

Partager cet article
Repost0
3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 20:31

tumblr_l3lx7oGmG81qzjervo1_400_large.jpg

 

Aujourd'hui jour de famine, frigo vide. L'instinct de survie que nous possédons a poussé ma mère à faire les courses. Quant à moi, c'est avec plaisir que je l'ai suivi. (rire). Une fois sur le parking de notre discount préféré, je me suis rappelé que c'est dans ces conditions que je suis sorti du placard quelques années auparavant ... 

 

Quelle expression originale que celle-ci. Sortir du placard. Ou coming-out pour certain. Mais c'est assez vrai. Avant d'annoncer cette chose qui me rongeait, j'étais comme caché au fond de se placard confortable, j'étais inexistant même, puisque le prénom "Armand" n'évoquait personne à mon entourage. A présent, il est moi, je suis lui. Armand est né à 15 ans quand, enfin, mademoiselle D lui a laissé la place. Mon annonce à ma mère s'est faite le plus simplement du monde. Croyez moi ou non, j'ai simplement lancé ça dans la conversation. Nous étions sur le parking d'une grande surface et alors que nous nous approchions de l'entré ma mère et moi, j'ai simplement demandé : " Que dirais-tu si je te disais que je suis un garçon ? ". Et bien rien. Elle s'est contentée de me regarder sans répondre immédiatement. Surement le temps de digérer cette question inattendue. Imaginez donc un peut : vous êtes prêt à foncer dans les rayons votre liste à la main et là, votre adolescente se transforme en adolescent trans-identitaire ...  
    De mon côté, je n'étais pas à l'aise non plus, attendant la réponse fatidique. Et elle est arrivée : " C'est ton cas ? " J'ai simplement hoché la tête. Autant vous dire que les courses ce jour là n'ont pas été faites. Nous sommes rentrés et ma maman s'est mise sur l'ordinateur, essayant de chercher des informations sur internet. Simplement, essayez donc d’écrire "transsexuel" dans un moteur de recherche ... Je peux vous dire qu'elle fut plutôt dépitée et moi aussi de voir tous ces résultats clairement pornographiques. Mais non messieurs dames, les gens comme moi ne sont pas des objets sexuels et il n'y a aucun fantasme derrière notre démarche, si ce n'est celui d'être heureux. Nous avons donc cherché avec d'autres mots-clés que j'avais moi même trouvé auparavant lors de mes recherches solitaires sur le sujet.

   Imaginez un instant que vous vous réveilliez dans le corps du sexe opposé au votre. Vous ressentiriez surement ce sentiment d'être perdu, d'être fou. Vous aurez surement peur du regard des autres, de votre avenir. C'est donc pour répondre aux multiples questions qui me hantaient que j'avais depuis l'âge de mes douze ans entrepris de grandes recherches sur ce que j'étais, qui j'étais. Je fus rassuré à cette époque de voir que je n’étais ni seul, ni malade …. 

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 22:24

 tumblr_lwzs5aXJ0h1r7c8x7o1_500_large.jpg

Aujourd'hui, rédaction d'une lettre de motivation en espérant que cette année, le père noël ne soit pas au pôle nord mais bien au pôle emploi comme diraient certains.(lol). Madame, Monsieur. C'est ainsi que j'ai commencé ma lettre….

 

Ces deux mots qui ont fait souffrir, sous leurs aspects inoffensifs, beaucoup de mes semblables. Comment ce retrouver après un madame quand on se sent monsieur ? Je n’ai pas eu le choix durant mon enfance et le début de mon adolescence. S’affirmer n’est pas un choix qu’on a, c’est un choix qu’on s’octroie.Je me suis moi-même imposé en tant que Monsieur – ou jeune homme c’est selon …- à l’âge de mes 15ans. Comment ai-je vécus en attendant ? A vrai dire, j’ai plutôt survécu. J’oubliais les mademoiselle en m’enfermant dans le monde que je m’étais construit. Bien entendus, une fois à l’intérieur de cet univers, j’étais un garçon libre de jouer sous le nom qu’il souhaitait et à qui il arrivait toutes sortes de choses extraordinaires. J’y retournais dès que possible. Entre chaque cours quand une pause se présentait, à la récréation ou à la maison lorsque je me couchais. C’était le soir que je préférais. Sans bruits extérieurs, je me sentais réellement en sécurité. Personne ne pouvait venir me déloger de ces doux rêves. J’avais aussi d’autres stratagèmes.  Entre autre, je masculinisais au maximum mon aspect afin que les gens se trompent sur mon identité de naissance ou du moins, s’aperçoivent de qui j’étais au fond.  C’est ainsi que j’entendais de temps en temps des jeune homme dit pour moi. J’adorais ces moments, mais celui qui les suivait, était moins plaisant. Bien entendu, les gens qui m’entouraient corrigeaient l’erreur de l’inconnu, pensant que cela m’avait blessé. Je ne leur en tenais pas rigueur, bien que je fus déçus... 

 

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 02:54

tumblr_laoys22jDI1qbi5rao1_500.jpg

 

Je n'échangerai jamais la vie que j'ai, contre celle que j'aurai pus avoir. Un toit a toujours couvert mes nuits, l'amour de mes parents a toujours fait passer mes angoisses. Seul mon corps aurait pu provoquer une catastrophe pour moi et mon entourage. Cependant, après quelques années de bataille - malgrès ma jeune vie - je me sens heureux sans pourtant être tout à fait serein : à 19ans, comme à n'importe quel âge on ne connait pas le futur...

 

Mais peut importe le futur à présent, évoquons le passé. C'est cette chose, proche ou lointaine, qui nous sert de fondation pour plus tard. Cette chose qui a contribué au présent. Cette chose qui a fait de moi la personne que je suis actuellement.

Simone de Beauvoir disait : On ne né pas femme, on le devient.

Les gens comme moi appliquent cette citation simple chaque jour de leur vie : Avant, pendant ou après leur transition. Je pense bien, que SdB n'a pas voulus parler de transidentité, de plus en ce qui me concerne, c'est un homme que je suis devenu, mais cette phrase me parle tellement pourtant. 

 

Comment suis-je donc devenu cet homme ? C'est ce que je vais m'employer à raconter. 

 

Partager cet article
Repost0